Quand Lamkel Zé était Anderlechtois
Didier Lamkel Zé (Antwerp) a été testé à Anderlecht en 2013.
- Publié le 06-04-2019 à 08h38
- Mis à jour le 06-04-2019 à 13h20
Didier Lamkel Zé (Antwerp) a été testé à Anderlecht en 2013. Le début de carrière de Lamkel Zé a été fait de tests. Bordeaux, Lyon, Lille et surtout Anderlecht. Le médian de l’Antwerp y a vécu sa première expérience loin de son Cameroun natal. "J’avais 16 ans. Un recruteur m’a repéré dans mon académie et m’a proposé de venir en Belgique. J’ai passé un mois à Anderlecht."
Son arrivée à la toute fin des playoffs de 2013 l’a marqué à vie. "Je suis sorti de l’avion vers six heures du matin. Il faisait super froid. Je me demandais ce que je faisais là. Quand je suis arrivé à mon appartement, j’ai mis le chauffage à fond."
Sur le terrain, le joueur de l’Antwerp a fait le boulot. Partagé entre les U19 et la réserve, il croise pas mal de beau monde. "Tielemans était déjà un phénomène. On avait fait un tournoi aux Pays-Bas et le gars était le plus fort. Il faisait déjà des entraînements avec les pros. J’ai aussi croisé Samuel Bastien et le petit frère Batshuayi (NdlR : Aaron Leya Iseka) ."
Choqué par la modernité des installations bruxelloises, Lamkel Zé donne tout pour pouvoir rester. "Les terrains étaient tellement beaux par rapport à ce que j’avais connu en Afrique que je voulais m’entraîner tous les jours. Puis, j’ai pu aller voir un match au stade. C’était fou. Ils avaient été champions ce jour-là. Contre Zulte Waregem avec Mbokani en pointe. Je n’avais jamais vu de matchs de ma vie."
Anderlecht voit en lui du potentiel mais ne peut pas le faire signer avant ses 18 ans. Le joueur veut rester mais le laps de temps entre son test et de potentiels débuts est trop long. "Puis, il y avait aussi Lyon qui me voulait. J’y ai passé un test et ils m’ont dit pareil qu’à Anderlecht. Idem à Bordeaux."
C’est finalement à Lille qu’atterrit le longiligne Camerounais. Le LOSC le signe à 17 ans. Un contrat qui ne sera valable qu’à sa majorité. Il ne fait pas tache entre les Divock Origi et Abdoulay Diaby. "Je suis arrivé en U19 et Hervé Renard me surveillait. Il m’a fait monter en A pour la préparation. Tout a changé quand il s’est fait virer. Frédéric Antonetti m’a mis de côté. Cela m’a frustré. J’ai commencé à faire n’importe quoi. Je ne me donnais plus à l’entraînement. J’étais presque le meilleur mais ça ne servait à rien. Je ne jouais pas."
Deux mois avant la fin de saison, il rentre au Cameroun. Se ressourcer, faire le point. Sa terre natale a toujours été un havre de paix pour le natif de Yaoundé qui a grandi à Bertoua, dans l’est du pays, suite à la mutation de son père policier. "Je n’ai manqué de rien ou presque durant mon enfance. J’allais à l’école et je jouais au foot avec mes frères (NdlR : il est le cinquième d’une fratrie de sept) et mes copains. Je ne pensais qu’à cela. Mon grand-frère joue d’ailleurs en D1 camerounaise."
Recruté pour un tournoi local, il gravit les échelons via de petites compétitions et se voit offrir un écolage dans la célèbre Académie Brasseries à Douala, de l’autre côté du pays.
"J’avais 12 ans et c’était dur de partir. Je n’avais jamais joué en club avant et j’étais très loin de ma famille. Je voulais arrêter, rentrer chez moi mais la famille me poussait à rester. Il m’a fallu trois mois pour m’y adapter et j’en suis devenu le meilleur joueur."
C’est à Niort (L2) qu'il pose finalement ses bagages après son premier échec européen à Lille. "J’ai signé depuis le Cameroun. Mon agent sentait que c’était la solution pour me relancer."
Il s’y crée une belle réputation de joueur mais aussi de forte tête. "Je suis un gars qui ne dérange personne. Mais je réagis si on me dérange. Un peu comme ce qui s’est passé avec Jelle (Van Damme) . À Niort, j’ai eu des soucis avec un ancien joueur. À l’entraînement il mettait des coups dans les pieds. Il ne s’excusait pas. Il disait même ‘ferme ta gueule et joue’."
Une expérience qui a forgé son caractère. Une énergie dont a profité Bölöni qui lui parle beaucoup et qui en a fait un des joueurs les plus imprévisibles du championnat. "Je n’étais pas agressif en arrivant ici mais j’ai changé. Je suis devenu plus bosseur."
“Je suis plus rapide que Yaya Touré”
Didier Lamkel Zé est un profil unique. Un numéro 10 longiligne qui n’a pas encore pu s’exprimer à son poste à cause des belles performances de Lior Refaelov. Laszlo Bölöni le compare carrément à Yaya Touré. Il en sourit. “C’est un très grand joueur qui a ses qualités mais je suis plus vif et plus rapide que lui.”